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Ops Room Blog
20 décembre 2005

Mont Sainte-Odile: six personnes en correctionnelle

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Six personnes ont été renvoyées en correctionnelle pour "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur la catastrophe aérienne du Mont Sainte-Odile qui a fait 87 morts en 1992 en Alsace, annonce le parquet de Colmar, dans le Haut-Rhin.

Les six prévenus - un ancien directeur technique d'Airbus Industrie (aujourd'hui EADS), deux ex-dirigeants de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), deux d'Air Inter (devenue Air France) et un ancien militaire qui assurait à l'époque le contrôle aérien - seront jugés à partir du 2 mai 2006, plus de 14 ans après les faits.

Les débats devraient durer environ deux mois.

L'un des halls du parc des expositions de Colmar a d'ores et déjà été retenu pour accueillir ce procès hors norme qui entendra les conclusions de treize expertises et contre-expertises et pour lequel se sont constituées plus de 250 parties civiles.

"Nous sommes satisfaits que les six personnes qui, d'après nos experts, ont des responsabilités dans cet accident, soient renvoyées devant la justice, mais comment être satisfait quand on a fait attendre 14 ans les familles des victimes pour que la vérité soit juste discutée?, a dit à Reuters Alvaro Rendon, président de l'association des familles des victimes Echo.

L'ordonnance de renvoi du juge d'instruction André Schmidt, longue de 511 pages, a été rendue le 8 décembre.

"Elle ne comporte aucune différence par rapport aux réquisitions prises par le parquet", a indiqué le procureur de la République, Pascal Schultz, lors d'un point de presse.

"Cet accident est le fruit d'une conjonction d'événements et d'éléments qui ont contribué à la réalisation du crash", a-t-il ajouté.

Le soir du 20 janvier 1992, un Airbus A320 d'Air Inter en provenance de Lyon s'était écrasé sur la Bloss, une crête des Vosges proche du Mont Sainte-Odile, peu avant son atterrissage à Strasbourg, alors qu'il avait dévié de sa route. Neuf personnes seulement avaient survécu.

Bernard Ziegler, ancien directeur technique d'Airbus, est poursuivi pour la mauvaise ergonomie du tableau de bord qui a pu induire une erreur de pilotage ainsi que pour le mauvais fonctionnement d'un équipement de guidage radio-électrique. Ces deux éléments ont depuis été modifiés sur l'A-320.

Pierre-Henri Gourgeon et Claude Frantzen, anciens responsables de la DGAC, ainsi que Daniel Cauvin, ancien directeur général adjoint d'Air Inter, sont mis en examen pour n'avoir pas imposé sur les appareils de la compagnie l'installation d'un GPWS, l'avertisseur sonore de proximité du sol.

Jacques Rantet, ancien directeur de l'exploitation aérienne d'Air Inter, est poursuivi pour sa responsabilité dans la composition des équipages.

L'adjudant Eric Lammari, qui assurait le contrôle aérien sur l'aéroport de Strasbourg, devra pour sa part répondre d'une série de sept erreur dans la procédure de guidage de l'appareil.

Comme l'avait requis le parquet, le juge d'instruction a par ailleurs prononcé un non-lieu au bénéfice d'Auguste Gayte, un ancien cadre d'Air Inter qui avait été mis en examen mais pour lequel les charges ont été jugées insuffisantes

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